Vous n'avez pas travaillé depuis 15 ans dans la même entreprise avec un parcours sans faille. Votre CV ressemble plus à du « gruyère » rempli de trous qu'à une ascension linéaire ! Rassurez-vous, près d'un quart des français sont dans ce cas. Comment justifier votre parcours à un employeur ? Pour y répondre, nous vous proposons de mieux comprendre le point de vue du recruteur.
Difficultés de santé ? Congé parental à chouchouter votre petit dernier ? Voyage dans une île paradisiaque ? Ou simplement une période assez longue de chômage ? Les raisons peuvent être nombreuses. Les parcours sont de moins en moins linéaires et « sans faille » dans une vie professionnelle. Vous n'avez donc pas à rougir. Toutefois, les recruteurs sont à la recherche de candidats opérationnels et pour lesquels la prise de risque est mesurée. Votre objectif pour convaincre : les rassurer sur les points suivants.
Inquiétude n°1 du recruteur : Vos compétences sont-elles encore actuelles ?
Si vous prenez le poste, serez-vous opérationnel assez rapidement ? Quel délai vous sera nécessaire pour l'être ?
Notre conseil :
Montrez que vous vous tenez au courant des évolutions dans votre domaine par la lecture de la presse spécialisée dans votre domaine, par des échanges avec des professionnels, ou encore par de l'auto-formation. Les MOOCs par exemple peuvent être un bon moyen de continuer de vous former gratuitement depuis votre domicile.
Inquiétude n°2 : Etes-vous en capacité d'occuper le poste ?
On peut tous connaître un jour une période d'interruption. Toutefois, votre interlocuteur peut s'interroger sur les raisons de cet arrêt. Serez-vous en capacité d'occuper le poste ?
Notre conseil :
Si vous avez rencontré des problèmes de santé, pas de souci. Pas besoin de s'étaler sur la question, mais attention à ne pas cacher d'information ou semer le doute. Montrez simplement que ces problèmes n'entraveront pas le poste demain. Rassurez sur ce point.
Dans le cas d'un congé parental ou encore d'un projet de vie, valorisez cette période en mettant l'accent sur votre objectif et sur votre motivation actuels.
Inquiétude n°3 : L'inactivité
On le sait, la recherche d'emploi prend du temps. La concurrence sur les postes est souvent assez rude. Pour autant, essayez de montrer que vous avez mis ce temps à profit. Au-delà de la vision du recruteur, il est aussi important pour l'estime de soi de mettre en place des actions pendant ce temps de chômage. Plus le temps passe, plus on perd confiance en soi.
Notre conseil :
Des solutions alternatives peuvent être envisagées comme le bénévolat. C'est certain, il ne fait pas vivre. En revanche, il peut permettre d'activer un réseau, de monter en compétences parfois (par exemple sur la conduite de projet) voire de valider un diplôme grâce à la Validation des Acquis de l'Expérience.
Parfois, il est également possible d'occuper des petits boulots ou encore de faire des missions ponctuelles en tant qu'indépendant.
Inquiétude n°4 : Pourquoi ne vous a-t-on pas recruté jusqu'à présent ?
Ne nous le cachons pas, malgré un taux de chômage record et des ralentissements économiques avérés, les recruteurs peuvent questionner les raisons de votre situation professionnelle. L'analyse des pratiques de recrutement montre qu'il est plus rassurant d'embaucher une personne déjà en activité qu'une personne au chômage. Pour autant, elle sera moins rapidement disponible à cause de la durée de préavis requise.
Notre conseil :
Montrez votre disponibilité rapide pour le poste. En entretien d'embauche, vous pourrez également expliquer que vous avez pris le temps de bien positionner vos démarches sur des postes qui vous intéressent particulièrement. Vous pourrez évoquer le fait que vous avez plusieurs pistes en cours. Si ce n'est pas le cas, attention à la question qui s'en suit : quelles pistes avez-vous ?
Pour finir, retenons les propos d'une recruteuse et formatrice, Virginie M., dans un forum sur le sujet.
« En tant que recruteuse, je reconnais avoir été et être sceptique quant à des candidat (e)s présentant des "trous" dans leur parcours. Néanmoins, la règle d'or de mon point de vue, est de ne jamais porter de jugement de valeur sur des parcours parfois chaotiques. L'objectif du bon recruteur est de "creuser" les raisons de ces "trous" dans le parcours des candidats. Nous, recruteurs, sommes humains avant tout et nous-mêmes ne sommes pas à l'abri d'un "pépin" susceptible de nous fragiliser momentanément. A tous les recruteurs dont je fais partie, un peu de bienveillance et d'ouverture d'esprit. Et n'oublions pas le contexte économique actuel. Le pire, me semble t-il, est que ces entreprises se privent, par simples préjugés, de personnes de talent. »
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