Et vous, votre job fait-il partie de ces boulots vides de sens ? Entre épuisement et ennui, burnout et bore out, 9 salariés racontent leurs "bullshit jobs" sur L'Obs.
L’enfer lié à l’ennui : le bore out
Claire, 24 ans, contractuelle de la fonction publique développe une véritable phobie du "rien"...., de sa boîte mail désespérement vide et des semaines sans travail effectif. Elle tente de s’occuper sur les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter et Instagram, sans grand plaisir au final. 6 ans d’études pour s’ennuyer et pourtant, elle reste en poste. Bien souvent, la sécurité d'être en emploi conditionne le fait de ne pas quitter son job. Céline, 28 ans, hôtesse d’accueil a trouvé la solution : mettre son cerveau sur « off » pour "oublier que 95% de son boulot est aberrant".
Planifier ses travaux, devenir un as des séries télé, faire son arbre généalogique, que le temps peut être long quand on est contraint de rester 8 heures par jour à ne rien faire d’utile.
L’absence de sens
Grégoire, de son côté, cherche encore ce qui a pu rendre son métier, au départ noble d’intérêt, si… Gratte-papier ! Chargé de mission, son rôle est au départ d’une fondamentale utilité pour les écoles et associations. Il permet d’allouer des fonds sociaux européens pour aider à financer des actions pour des élèves décrocheurs ou encore, la formation de personnes au chômage. Sauf que dans les faits, les activités menées se transforment en traitement de procédures complexes et en pointage, avec toute le poids administratif qui va avec… Sur 35h de travail, selon lui, "10 ne servent à rien" !
Source : Giphy
Tout ceci me fait me poser la question des indicateurs de performance et de traçabilité mis en place, toujours plus lourds, qui finissent par éloigner du but final du travail réalisé. L’exemple le plus parlant reste celui des plateformes d’appels dans lesquelles les opérateurs sont tenus à des objectifs d’appels passés, au temps par appel, aux nombre de rendez-vous décrochés ou produits vendus à la minute… Ce, quitte à raccrocher quand vous décrocher l’appel. Ce qui compte, c'est d'atteindre l'objectif fixé, quitte à oublier la finalité de l'action. Les indicateurs deviennent délirants et source de souffrance, en nous faisant perdre de vue le sentiment d’utilité au travail.
Dans la même veine, Martin, brand manager a un poste, comment dire,… « Fatal »! Son job, comme il le décrit "caser des mots clefs dans des textes lus par personne, mais par les robots de Google" ! La mesure de sa performance ne réside pas dans la qualité des contenus et des informations, mais dans la cadence d’articles rédigés : « temps raisonnable », « temps excellent ». Ce job répondant au départ pour lui à une exigence de trouver un emploi rapidement, le fait aujourd'hui se sentir bloqué en CDI…
Cette phrase « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras » et les contraintes économiques contraignent à rester en poste. Toutefois, le sentiment d’utilité est indispensable pour bon nombre de salariés. A ce propos, notre sondage réalisé récemment montre que pour 46% d'entre vous, l'intérêt pour le poste est primordial dans un choix professionnel.
Si vous vous êtes reconnu dans ces témoignages et que vous souhaitez changer de job, rendez-vous ici pour trouver un emploi qui vous corresponde et envisager des voies de reconversion.
Votre avis nous intéresse, n'hésitez pas à le partager !