Contexte du recrutement et définition de poste :
Sujet
Face aux changements climatiques et aux vagues de chaleur et de sécheresse qui les accompagnent, le sylvopastoralisme présente de nombreux avantages : il offre aux animaux un ombrage et une ressource fourragère complémentaire à la ressource herbacée, il peut aussi améliorer le bilan carbone des activités d’élevage, favoriser la biodiversité et, en réduisant les volumes de combustibles, réduire le risque d’incendie (Damianidis et al. 2021, Mosquera-Losada et al. 2012, Santiago-Freijanes 2021). C’est pour cette dernière raison qu’il est largement utilisé par les gestionnaires d’espaces naturels dans la région méditerranéenne française.
Mais le fonctionnement des écosystèmes forestiers pâturés nécessite d’être mieux compris. En effet, en Europe, et singulièrement en région méditerranéenne, le recyclage des matières fécales, nécessaire à l’entretien des parcours et à l’enfouissement du carbone, est très majoritairement assuré par des insectes, les coléoptères coprophages (Scarabaeidae et Geotrupidae), qui recherchent des conditions de pleine lumière (Errouissi & Jay-Robert, 2019). D’un autre côté, dans cette même région, on a pu montrer que la présence d’importantes surfaces forestières était favorable à l’abondance et à la diversité des communautés de ces insectes dans les milieux ouverts (Leandro et al., 2023) sans avoir encore pu expliquer ce qui fonde cet effet. Par ailleurs, l’effet de la structure de l’habitat sur le rythme d’activité des insectes n’a pas non plus été encore étudié, or c’est un facteur essentiel à prendre en considération dans le contexte actuel de changement climatique (Cuesta et al. 2021).
Dans un contexte où le pastoralisme ancestral a créé une importante diversité de milieux thermoxérophiles, le département de l’Hérault (Occitanie) dispose de nombreux Espaces Naturels Sensibles composés de mosaïques d’habitats herbacés et forestiers où est maintenu un pâturage extensif sur parcours. Ce département du sud de la France abrite par ailleurs une grande diversité d’insectes coprophages (environ 120 des quelque 160 espèces que compte la faune de France métropolitaine). Il offre donc un cadre idéal pour mieux comprendre l’effet de la couverture arborée sur le fonctionnement de ces communautés d’insectes et sur le cycle de la matière, mais aussi pour caractériser les possibles relations d’interdépendances écologiques entre ces deux types d’habitats.
Si les investigations porteront d’abord sur les communautés de Scarabaeidae et Geotrupidae, classiquement utilisées comme indicateurs d’activité pastorale dans des milieux ouverts (Solascasas et al., 2022), d’autres groupes d’arthropodes associés au fonctionnement du sol (poly-saprophages et prédateurs) pourront également être pris en compte en fonction de l’appétence du candidat et de ses compétences naturalistes.
Le projet de recherche sera conduit au Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive, sous la codirection de Pierre Jay-Robert (équipe ESA) et Camila Leandro (équipe TBI), en collaboration avec les services du Conseil Départemental de l’Hérault.
Profil recherché :
Le ou la candidat·e devra avoir un master 2 en écologie (ou sciences assimilées, ie école d'ingénieur) et disposer de compétences :
– en traitement de données via R ;
– naturalistes (avec un intérêt particulier pour l’écologie des insectes) ;
– linguistiques de niveau B1 ou supérieur en anglais.
Un intérêt pour les sciences de la conservation, l’écologie du paysage et les problématiques agricoles est attendu. Le ou la doctorant·e devra pouvoir travailler en équipe et en interaction avec les acteurs de la conservation et du pastoralisme sur le territoire. Par ailleurs, iel pourra s’investir dans le groupe d’experts IUCN sur les coléoptères coprophages.
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