Informations générales
Intitulé de l'offre : Doctorat en humanités environnementales (H/F)
Référence : UMR5281-GWEPUL-001
Nombre de Postes : 1
Lieu de travail : MONTPELLIER
Date de publication : mercredi 25 septembre 2024
Type de contrat : CDD Doctorant/Contrat doctoral
Durée du contrat : 36 mois
Date de début de la thèse : 1 janvier 2025
Quotité de travail : Temps complet
Rémunération : La rémunération est d'un minimum de 2135,00 € mensuel
Section(s) CN : Espaces, territoires, sociétés
Description du sujet de thèse
« Vivre et cultiver dans un monde pollué : le cas de l'aquaculture périurbaine à Hanoï, au Viêt Nam
Une bourse doctorale de trois ans est ouverte dans le cadre du projet de recherche CityFish - « Exploring aquaculture in cities : from water pollution to human health ». CityFish est un projet de 4 ans financé par l'Agence nationale de la recherche (ANR) en 2024-2028.
Contexte du projet CityFish
L'aquaculture est un secteur à forte croissance du système alimentaire mondial. En 2018, elle a produit 82 millions de tonnes de poissons (FAO, 2020), soit la moitié du volume de poissons destinés à la consommation humaine. Si les fermes aquacoles sont principalement situées dans les zones côtières et rurales, nombre d'entre elles s'étendent dans les régions urbaines et périurbaines, en particulier en Asie. Ces fermes sont particulièrement exposées aux pollutions urbaines, tant biotiques qu'abiotiques. Elles peuvent en même temps contribuer à la gestion des polluants en recyclant les déchets urbains, y compris les eaux usées (Bunting et Little, 2015). Cependant, elles peuvent aussi être source de pollution, notamment en raison de l'utilisation croissante d'antibiotiques dans la pisciculture (Cabello, 2006). Cela entraîne la propagation de résidus d'antibiotiques et de la résistance aux antimicrobiens (AMR) dans l'environnement, ce qui constitue une menace pour la santé humaine, animale et environnementale. Par conséquent, les fermes aquacoles des espaces périurbains asiatiques illustrent la réalité de la vie et de la production dans un « monde toxique » (Boudia & Jas, 2019) et sont au cœur du lien entre l'environnement, le système alimentaire et la santé humaine.
Les résidus d'antibiotiques et les micro-organismes résistants aux antibiotiques (et les gènes de résistance) contribuent à ce monde toxique. Selon l'OMS, l'antibiorésistance est l'une des principales menaces pour la santé publique mondiale, contribuant à 5 millions de décès par an dans le monde. Le Viêt Nam est un épicentre de l'antibiorésistance, et en particulier pour les bactéries multirésistantes. Dans le cadre d'une approche « One Health », le projet CityFish vise à documenter les facteurs de l'antibiorésitance, en se concentrant sur le cas de l'aquaculture à Hanoi : comment les fermes aquacoles, compte tenu de leur diversité spatiale et socio-technique, contribuent-elles à l'antibiorésistance ? Pour ce faire, le projet s'appuiera sur une approche interdisciplinaire combinant des méthodes qualitatives, des SIG et des analyses biogéochimiques et microbiologiques. La recherche doctorale contribuera au projet en étudiant comment les aquaculteurs gèrent leurs fermes, s'adaptent et contribuent potentiellement à la pollution de leur environnement. Plus généralement, il s'agira d'étudier la manière dont ils vivent et produisent dans les zones urbaines, considérées comme un « monde toxique ».
Sujet de recherche du doctorat
Dans le cadre du projet, la thèse se concentrera sur l'analyse des pratiques d'élevage aquacole et des défis auxquels les éleveurs sont confrontés dans un contexte urbain. Certains de ces défis sont liés à la pollution à laquelle les aquaculteurs, leur famille et leurs poissons sont exposés, car ces pollutions sont considérées comme une menace pour la santé et la production des fermes (en qualité et en quantité). La recherche documentera précisément la circulation et l'utilisation de l'eau ; elle étudiera également les pratiques des aquaculteurs, comment ils s'adaptent aux diverses contraintes de l'environnement urbain, et comment ils gèrent la santé de leurs animaux. Ce faisant, la recherche abordera les « vies sociales » (Appadurai, 1988) des polluants, par le biais de la gestion de l'eau et de la production aquacole.
Alors que la plupart des recherches sur l'antibiorésistance dans la production animale se concentrent sur les exploitations agricoles en tant que sources de résistance aux antimicrobiens et considèrent l'utilisation (et le mauvais usage) des antibiotiques comme une responsabilité individuelle, cette recherche doctorale considérera les antibiotiques comme une infrastructure de l'aquaculture (Chandler, 2019) et les pratiques des aquaculteurs comme une composante du « complexe antibiotique » (en référence au « complexe des pesticides » (Mansfield et al., 2024)). Ce « complexe antibiotique » comprend la chaîne d'approvisionnement en antibiotiques ainsi que les connaissances en matière de toxicité et de pollution, les systèmes de gestion de l'eau, etc.
Le doctorant ou la doctorante élaborera d'abord son cadre théorique et méthodologique en s'inspirant de différents domaines de recherche et en fonction de ses propres intérêts : humanités environnementales, political ecology, théorie des réseaux d'acteurs, études critiques sur l'alimentation, etc. La recherche sur le terrain comprendra des entretiens qualitatifs approfondis avec des aquaculteurs de différentes zones de la province de Hanoi, ainsi qu'avec d'autres parties prenantes impliquées dans la gestion de la santé des poissons et la surveillance de l'environnement. Par conséquent, elle nécessitera un travail de terrain à long terme à Hanoi.
Contexte de travail
Le doctorant ou la doctorante sera co-encadrée par Muriel Figuié, chercheuse HDR en sociologie au CIRAD, MoISA (Centre interdisciplinaire de Montpellier sur les systèmes agroalimentaires durables), et Gwenn Pulliat, chercheuse au CNRS, ART-Dev (Acteurs Ressources et Territoires du Développement).
Le poste est basé à Montpellier (à l'UMR ART-Dev : https:///) avec plusieurs mois de travail de terrain prévus à Hanoi. ART-Dev est une unité de recherche pluridisciplinaire qui s'intéresse aux dynamiques sociales, spatiales et économiques qui façonnent l'espace habité et ses usages. À Hanoi, l'étudiant ou l'étudiante travaillera avec les partenaires du projet : la faculté d'aquaculture de l'université nationale d'agriculture du Viêt Nam (VNUA), le laboratoire de chimie environnementale de l'institut de chimie des produits naturels (INPC) de l'académie des sciences et technologies du Viêt Nam (VAST) et le département des sciences de la vie de l'université des sciences et technologies de Hanoi (USTH).
Contraintes et risques
De longs séjours à Hanoi sont à prévoir (plusieurs mois sur le terrain)
Informations complémentaires
La bourse doctorale est financée dans le cadre d'un projet ANR
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