La mécanochimie fait partie des voies de synthèse de plus en plus convoitées par les chimistes. En effet, dans le contexte environnemental actuel, elle représente une réelle alternative aux synthèses en solution puisqu'elle permet de grandement réduire l'utilisation de solvant. De fait, cette technique est actuellement considérée comme un atout pour le développement et l'expansion de la « chimie verte ».
L'une des approches les plus courantes en mécanochimie est le broyage à billes (BM pour Ball-Milling). Celui-ci consiste à agiter pendant un certain temps un réacteur contenant les réactifs chimiques (le plus souvent sous forme solide) et des billes de broyage. Ceci permet de réduire la taille des particules solides, de les mélanger efficacement, et de les faire réagir aux interfaces. Récemment, il a pu être montré que lorsque l'on chauffe en plus le milieu réactionnel au cours du broyage, il est possible d'accélérer les cinétiques, et/ou de changer la sélectivité des réactions chimiques.
A l'Institut Charles Gerhardt de Montpellier (ICGM), nous avons développé un dispositif appelé « i-BM », qui permet de chauffer par induction les réacteurs de broyage à billes. Ce procédé a pour avantage de permettre de chauffer sélectivement soit les parois du réacteur, soit les billes, selon le choix des matériaux utilisés pour le broyage. Cette versatilité en fait un dispositif unique en son genre, qui offre de remarquables opportunités pour étudier les contributions respectives du broyage et du chauffage sur le déroulement de réactions de mécanochimie.
L'objectif de ce projet va donc être de pousser les développements instrumentaux autour de l'i-BM :
- En adaptant la technique à différentes géométries de broyage ;
- En couplant cette technique à des méthodes d'analyse en temps réel du milieu réactionnel (méthodes dites « operando »), pour une étude plus fine des modifications cinétiques avec et sans chauffage
- En étendant le champs d'application de l'i-BM à d'autres synthèses de molécules et matériaux à haute valeur ajoutée.
Activités
- Développements instrumentaux pour permettre le chauffage par induction (i-BM) sur différents appareils de mécanochimie : étude de faisabilité, adaptations géométriques, mesures comparatives de performance
- Adaptation des techniques operando disponibles à Montpellier (suivi de température par caméra thermique, détection Raman, suivi acoustique) à l'étude de réactions menées par i-BM
- Synthèses par mécanochimie de molécules et matériaux
- Analyses par spectroscopies vibrationnelle (IR et Raman) et diffraction des rayons X (et interprétation des données)
- Maintenance et réglage des appareils.
- Préparation de compte rendus d'expériences (sous forme de documents rédigés et/ou de diapositives récapitulatives)
- Contribution aux activités du laboratoire, y compris l'amélioration des protocoles expérimentaux
- Travail en collaboration avec les membres de l'équipe (permanents et étudiants) impliqués dans le projet
Compétences
- Expertise en mesures physiques
- Compétences en chimie des matériaux (synthèse et caractérisations de routine par IR et DRX)
- Maîtrise des outils informatiques nécessaires au pilotage des appareils, et au traitement des données
- Bon niveau de communication, notamment en anglais, pour pouvoir interagir avec les membres du laboratoire, et participer à la diffusion des connaissances
- Autonomie et rigueur ; travail en équipe
- Connaissances des règles d'hygiène et sécurité
Contexte de travail
La recherche sera menée à l'Institut Charles Gerhardt (ICGM, UMR5253) de l'Université de Montpellier (https://www.icgm.fr/), dans le groupe de recherche MISOTOP (https://www.misotoplab.org/).
L'ICGM est reconnu internationalement dans le domaine de la science des matériaux, avec un excellent support pour leur synthèse et caractérisation. Pour ce projet, l'équipe d'accueil possède 7 appareils pour le broyage à billes, un dispositif pour le chauffage par induction, et différents outils pour l'analyse en temps réel de l'évolution du milieu réactionnel (caméra thermique, capteur acoustique, spectromètre Raman, et caméra optique haute vitesse).
Au quotidien, l'ingénieur(e) travaillera dans un environnement collaboratif et interdisciplinaire, en interaction avec l'équipe de chercheurs (H/F), d'ingénieurs (H/F), et d'étudiants (H/F) directement associée au projet, et plus particulièrement C. Leroy, N. Fabregue, D. Laurencin, et T.-X. Métro.
Le projet est soutenu par le CNRS. Les candidatures (CV & lettre de motivation) doivent être déposées via le portail du CNRS à l'adresse suivante : https://emploi.cnrs.fr/Offres/CDD. Il est de plus demandé aux candidat·e·s (H/F) d'indiquer le nom de deux référents (H/F). La date de prise de fonction devra avoir lieu entre septembre et novembre 2025.
Le poste se situe dans un secteur relevant de la protection du potentiel scientifique et technique (PPST), et nécessite donc, conformément à la réglementation, que votre arrivée soit autorisée par l'autorité compétente du MESR.
Contraintes et risques
Ce poste se situe dans un secteur relevant de la protection du potentiel scientifique et technique (PPST) et nécessite donc, conformément à la réglementation, que votre arrivée soit autorisée par l'autorité compétente du MESR.
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