I. Présentation du musée
Le Panoptique d’Autun - musée Rolin est un musée municipal, qui bénéficie de l’appellation Musée de France. Ses collections, propriétés de la ville d’Autun, sont inaliénables et imprescriptibles. La loi cadre du 22 juillet 2023 sur les restitutions de biens culturels spoliés dans le contexte des persécutions antisémites perpétrées entre 1933 et 1945 crée une dérogation au principe d’inaliénabilité et fixe un cadre permettant la sortie du domaine public de biens spoliés appartenant aux collections publiques, afin de les restituer à leurs propriétaires légitimes. Dans ce contexte, les collections des musées de France doivent faire l’objet d’une étude permettant d’évaluer les potentiels sujets de revendication et de restitutions à moyen et long terme.
Le musée est fermé depuis septembre 2022, pour des travaux d’extension et de rénovation, et devrait rouvrir à l’horizon 2028. Durant cette période, les collections du musée sont conservées dans les réserves externalisées, à quelques centaines de mètres du musée et des bureaux. Une trentaine d’œuvres est exposée au muséum d’Histoire naturelle, durant tout le temps du chantier. Cette fermeture offre le contexte idéal pour mener une étude approfondie des collections, dans un lieu et des conditions de travail adaptés.
II. Nature du poste
Sous l’autorité de la Directrice des Musées et du Patrimoine, conservatrice en chef du patrimoine, et plus particulièrement de la conservatrice adjointe responsable des collections Moyen Âge et Beaux-Arts, le ou la chargé(e) de recherche de provenance 1933-1945 assure la vérification systématique de provenance des œuvres des collections, en croisant les inventaires, archives, dossiers d’œuvres et la documentation du musée. Il ou elle mène également les recherches après d’institutions extérieures (archives, bibliothèques, centres de recherche, maisons de vente, antiquaires…) pour documenter autant que possible les collections.
L’équipe du musée établira, en amont de la mission, une première cartographie des risques pour écarter les œuvres dont la provenance entre 1933 et 1945 est établie de façon certaine.
La mission consistera, à partir de cette première cartographie des collections, à :
• Compléter la cartographie des collections, suivant le code couleur Gurlitt (travail à reporter sur la base de gestion des collections).
• Sur la base de cette cartographie, mener les recherches de provenance :
o Recherche systématique pour toutes les œuvres rouges, en priorité.
o Si le temps le permet, recherche pour les œuvres orange puis jaune.
• Deux collections devront être étudiées de manière approfondie (biographie du collectionneur, sources d’approvisionnement, correspondance…) :
o Collection Eugène Chevalier (815 œuvres, dont une partie dispose d’une provenance bien connue et non problématique).
o Collection Amédée Hus (30 œuvres).
Dans ce cadre, le/la chargé(e) de recherche devra :
- Identifier les sources de toutes natures disponibles au niveau local, national et international, en priorisant les recherches, en concertation avec l’équipe de conservation du musée
- Assurer les recherches, autant que le temps le permettra.
- Produire des préconisations pour la conduite de projets supplémentaires de recherche sur le corpus étudié
- Donner des préconisations méthodologiques pour le reste des collections et les futures acquisitions
- Identifier d’autres sujets potentiels
- Rédiger les fiches de provenance des œuvres étudiées
- Rédiger un rapport de synthèse avec cartographie générale et principaux résultats de la recherche
Pour les deux fonds spécifiques (collections Eugène Chevalier et Amédée Hus), le travail de recherche consistera à :
- Identifier les sources de toutes natures disponibles au niveau local, national et international
- Assurer ces recherches, prioritaires par rapport aux autres œuvres du corpus
- Rédiger les fiches de provenance des œuvres étudiées, en y intégrant les éventuelles pistes supplémentaires qui n’auraient pas pu être suivies, faute de temps ou de moyens.
• Autonomie
• Solides connaissances en art ancien, notamment flamand, hollandais et germanique de la fin du Moyen Âge et de l’époque moderne (XVe-XVIIe siècles).
• Maîtrise de l’histoire du marché de l’art entre 1933 et 1945, bonne connaissance du marché de l’art actuel
• Maîtrise de l’anglais requise
• Connaissance de l’allemand, du flamand ou du néerlandais, fortement appréciée.
• Expérience avérée dans la recherche en histoire et en histoire de l’art, et en particulier dans la recherche de provenance, en France et à l’étranger. Maîtrise des bases de données spécialisées dans la recherche de biens spoliés, maîtrise de la méthodologie de recherche en archives et en bibliothèques.
• Excellente capacité de rédaction et de synthèse
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